4 ans freelance : je fais le bilan honnête de mes projets (podcast) – 3/5

Déjà deux semaines que je partage avec vous le bilan de mes projets auto-initiés en freelance, et il me semble que vous appréciez !

Après le bilan de mon blog professionnel et de mes ebooks, je reviens aujourd’hui pour vous parler de l’un de mes projets freelance les plus importants et chers à mes yeux : mon podcast !

« Estelle, et si tu partageais tes aventures de digitale nomade publiquement ? »

Tout a commencé en 2019. J’annonce à mon réseau barcelonais que je me lance en freelance, et que je le fais pour une bonne raison : je veux travailler et voyager en même temps.

J’en parle à un événement avec Aurélie Chamerois, co-fondatrice et journaliste à Equinox, le média des français de Barcelone. Elle est super emballée par le projet et me félicite.

Quelques jours plus tard, elle m’écrit sur Whatsapp : « j’ai eu une idée, est-ce que ça te dirait de partager tes aventures de digitale nomade dans un podcast ? »

On déjeune pour en discuter.

En 2019, le digital nomadisme est encore très marginal. Il est rare que des gens « plaquent tout » pour aller voyager au bout du monde et adopter un mode de vie nomade.

À mon âge, on est soit en CDI avec un poste junior, soit on étudie encore, soit on se lance dans l’entrepreneuriat ou dans le freelancing mais à la maison.

Surtout qu’avec mon partenaire, nous avons prévu des voyages assez longs, de 3 à 4 mois, et thématiques. Notre premier voyage est prévu autour de la Méditerranée, avec plusieurs escales : Maroc, Liban, Israël, Turquie, Grèce, Italie…

L’idée d’Aurélie est assez simple : inspirée par l’excellent podcast « Commencer » de Nouvelles Écoutes (que je recommande), elle souhaite que je partage mon voyage comme un journal de bord audio. Je dois enregistrer les sons de mes voyages (à l’aéroport, dans l’avion, conversation avec les locaux) et lier le tout avec une voix off qui fait fil rouge. Important : ce podcast serait en partenariat avec Equinox, et c’est eux qui s’organiseraient du montage.

J’y réfléchis (un peu), mais le projet m’emballe : moi qui ai toujours beaucoup écrit, j’ai envie de me lancer dans un autre format de création de contenu, l’audio. Et puis ne pas m’occuper du montage, c’est tout bénéf’. J’accepte sans beaucoup d’hésitations.

Rattrapée par la réalité : on voyage comment en pleine pandémie ?

Nous lançons le podcast quelques mois après notre première discussion, et commençons avec des épisodes à Barcelone sur le pourquoi du comment, l’annonce à mes proches, les préparatifs.

Aurélie et Nicolas de Equinox me guident sur l’enregistrement des premières voix off, et l’écriture des épisodes. Enregistrer sa voix pour la radio ou un format audio, c’est tout un travail ! Je suis excitée de me former à cette nouvelle façon de créer du contenu.

Les premiers épisodes sortent, le voyage approche.

Vous ne croirez jamais la date de départ prévue : mars 2020.

Et oui. Alors que dès janvier, les signes avant-coureurs d’une pandémie mondiale s’approchent, je continue d’organiser le voyage, et surtout de partager au travers du podcast mes plans. Mais à quelques semaines du départ, je dois me rendre à l’évidence : le voyage ne se fera pas (maintenant) et je vais bien devoir traverser cette pandémie comme tout le monde, bloquée à la maison. Le comble pour un podcast de voyage.

Ce projet se met donc sur pause indéfiniment. Nous ne savons pas si nous allons pouvoir le reprendre.

Pourtant, petit à petit, la situation « s’améliore », et les restrictions se lèvent progressivement. L’été, nous voyons avec mon partenaire une porte de sortie : La Réunion. L’île a mis en place un plan de contrôle du covid-19 assez rigoureux qui est plutôt rassurant, et les cas n’y sont pas très nombreux. Les plans de voyage reprennent : nous y partirons 2 mois en août et septembre et resterons un mois à Paris à notre retour.

Partager mon voyage sous format audio est un travail à temps plein, mais qui m’enthousiasme : j’enregistre tous les sons et bouts de conversation qui me paraissent intéressants (ok, parfois en cachette), et surtout, cela me force à aller vers l’autre, à rencontrer des gens, leur parler, et découvrir leur histoire. Je ne quitte pas mon airbnb sans ma « moufette », que j’accroche à mon téléphone pour capter les sons, et travaille toutes les semaines sur le script des épisodes.

Je partage mon voyage en toute sincérité, comme si on était à mes côtés : le bruit de la mer, du marché, mes conversations avec les locaux, mes clients…

Je ne raconte pas le digital nomadisme au travers du prisme « d’Instagram », avec que des bons plans et super hôtels. Je le raconte en toute honnêteté, avec ses super avantages (faire du canyonisme le matin et travailler l’après-midi), mais aussi ses inconvénients (grosses galères de wifi, froid dans certains logements car nous sommes en automne à la Réunion, stress de certains projets en pleine voiture…).

Petit à petit, de l’autre côté de l’Océan Indien, le podcast s’emballe. Aurélie me fait part d’audiences de plus en plus importantes, et je remarque bien sur Instagram que l’on me suit et m’écrit de plus en plus. Mon plan inspire et permet de s’évader un peu, surtout en cette période de pandémie si particulière.

Le podcast : un format de contenu chronophage mais qui paie

Aurélie et moi avant le grand départ

J’ai au total réalisé deux saisons de ce podcast de digital nomadisme avec Equinox. La première en 2020 à La Réunion, la seconde en 2021 au Maroc.

Pendant ces deux saisons, le podcast n’a cessé de prendre de l’ampleur, et de m’apporter non seulement des abonnés Instagram, mais aussi des demandes de freelances pour les aider à se lancer. Cela me donnera l’idée de créer une formation spéciale, dont je vous reparlerais dans le prochain épisode.

Le podcast s’est naturellement arrêté en 2021 après l’échec de mon second voyage. Alors que nous avions prévu de rester 3 mois au Maroc, nous sommes rentrés après 1 mois, la situation étant toujours compliquée avec la pandémie. J’y ai enregistré mon voyage et mes galères, mais la seconde saison est beaucoup plus courte que prévue. Après cette déconvenue, je ne sais pas si je revoyagerais prochainement.

Même si je suis repartie depuis à Dubaï (1 mois, fin 2021) et à Chicago (1 mois, début 2023), nous n’avons pas repris les enregistrements car le concept s’était un peu essoufflé.

Le podcast est toujours en ligne cependant si vous voulez l’écouter, cliquez ici.

Cela n’en reste pas moins un projet professionnel et personnel qui m’a énormément appris. Si je devais en faire le bilan, voici ce que je dirais.

Ce qui a marché :

  • Partager en toute sincérité : certains extraits du podcast sont vraiment bruts de pomme et retranscrivent en direct mes doutes, mes galères, mes joies, mes conversations. Et ça a plu. Créer ce podcast m’a permis de créer un personal branding très fort, et de le creuser plus en profondeur avec mes autres projets.
  • Le bon contenu au bon moment : sortir un podcast de voyage en pleine pandémie mondiale ? Il fallait oser. Pourtant c’est ce qu’on a fait, et je pense que cela a grandement contribué à son succès. Aussi, le sujet sortait du lot, et le marché du podcast était moins saturé qu’aujourd’hui.
  • Une belle synchronicité avec l’équipe : même si j’étais la voix principale, le podcast était un vrai travail d’équipe. Avec Aurélie, nous avons co-écrit tous les épisodes, et surtout, c’est elle qui s’est occupée du montage, mais aussi de la publication sur les plateformes de chaque épisode. Sans elle ou le reste de l’équipe, je ne donnerais pas le même succès ni la même longévité au podcast.

Ce qui n’a pas marché :

  • Le contexte de pandémie qui nous a finalement rattrapé
  • La difficulté à renouveler le concept au bout de deux saisons

Voici les leçons que j’en tire :

  • Le podcast est un super contenu pour créer et affirmer son personal branding
  • Rien ne sert de « copier ce qui marche » : il faut savoir être authentique et original dans sa création de contenu
  • Même en partageant du contenu personnel, on peut se créer des opportunités professionnelles (j’avais peur que partager publiquement que je voyage rebute les clients… au contraire : les clients qui sont venus vers moi partageaient les mêmes valeurs)

Depuis son arrêt, j’ai voulu (re)lancer un podcast sur un sujet différent à plusieurs reprises. Mais par manque de temps, de motivation, d’excuses, je ne m’y suis pas encore attelée. C’est pourtant un des projets professionnels qui m’a le plus plu et je pense le plus apporté, sur un point de vue pro mais aussi perso. Peut-être un jour… ne jamais dire jamais !