Entretien avec Diane Gayraud, agent d’influenceuses

Il est facile de connaître la vie des influenceurs en les suivant sur les réseaux sociaux, mais il est difficile d’en connaître l’envers du décor. C’est en échangeant avec Diane Gayraud pour un partenariat que j’ai voulu en savoir plus sur son métier d’agent d’influenceuse. Co-fondatrice de l’agence Talent Crush, elle gère des talents comme Romy, Chakeup, ou encore Lola Rossi avec sa soeur.

Comment devient-on agent pour un ou plusieurs influenceurs ? Comment se déroule une journée type ? Quels en sont les challenges ? Découvrez les dessous du métier d’agent dans cet article.

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Comment êtes-vous devenu agent d’influenceuse ?

J’ai fait un master en commerce et communication, tout comme ma soeur. Elle était également blogueuse et avait sa chaîne Youtube sur le Nail Art à cette époque. Grâce à cela, elle a pu rencontrer d’autres talents et elle s’est rendu compte à ce moment là, il y a donc 5 ans, que les talents étaient insuffisamment accompagnés. Personne ne les aidait pour toute la partie négociation des contrats, suivi, organisation administrative de leur activité etc. 

Nous avons tout de suite pensé qu’il y avait quelque chose à faire, et c’était un milieu qui nous attirait de par sa nouveauté et son renouvellement perpétuel. De plus ça nous permettait d’allier l’humain (qui est très important pour nous) à notre domaine de compétence, donc nous avons donc décidé de nous lancer et nous avons créé notre agence, Talent Crush, ensemble ! 

Quelle est votre journée type ? 

Ce qu’il y a de bien dans ce métier c’est qu’on ne s’ennuie jamais ! Aucune journée ne ressemble à la précédente. Il y a des mois où les déplacements s’enchaînent aux 4 coins de la France et même de l’Europe, et il y a des semaines plus calmes où l’on se concentre sur la paperasse et l’administratif. Je suis chef d’entreprise donc il faut savoir jongler entre tous les aspects du métier.

Lorsque je ne suis pas en déplacement je n’ai pas d’horaires. C’est aussi un aspect à prendre en compte dans ce métier, il faut être très disponible, réactive et flexible sur ses horaires. Par exemple, si l’un de mes talents est à l’étranger avec un décalage horaire je suis obligée de garder un lien pour que son activité ne soit pas mise sur pause, cela implique donc que mes journées soient plus longues, voire doublées. Globalement que l’on soit au bureau, à l’hôtel en déplacement, ou même en vacances, on n’éteint jamais son téléphone et WhatsApp reste notre meilleur ami ! 

Que préférez-vous dans ce métier ?

L’humain ! Nous avons à coeur de créer et entretenir une vraie relation avec nos talents. Ce métier implique d’avoir une certaine empathie et nous avons besoin de connaître, dans une certaine mesure, leur vie privée pour pouvoir gérer au mieux leur carrière. J’ai toujours su que je travaillerais en contact direct avec les gens et je pense que mon métier est la combinaison parfaite de mes domaines de compétences et de ce que j’aime faire. Il n’y a rien de plus gratifiant que de se sentir utile et c’est le cas puisque j’aide mes talents à se libérer du temps pour créer et partager avec les gens en prenant en charge d’autres aspects de leur activité. 

Je dis souvent qu’il faut avoir un caractère de « Saint Bernard » pour faire ce travail, puisque nous devons toujours défendre nos talents, les aider, et surtout rester dans l’ombre.

Je ne cherche pas la notoriété et entre nous j’ai beaucoup de respect pour les personnes publiques car ce n’est pas toujours facile à vivre.

Quels sont les types de partenariats les plus demandés par les marques ?

Contenus sponsorisés créés par les talents de Talent Crush, @Romy et @Laura R.

C’est très fluctuant, en ce moment les marques sont très intéressées par les contenus Instagram, notamment les IGTV. 

Instagram est une plateforme qui est très attrayante car les mesures de ROI y sont assez poussées. Les stories ont toujours une bonne place puisque ce sont des contenus plus spontanés, les post IG, eux, permettent de créer des contenus plus aboutis et travaillés. Je pense qu’Instagram offre beaucoup de possibilités aux marques et c’est pour cela qu’elles privilégient souvent cette plateforme. 

En parallèle, de nouvelles plateformes prennent leur place, notamment Tiktok, et nous avons de plus en plus de demandes concernant ce réseau social qui permet de créer des contenus très créatifs !

Quel serait votre conseil pour une marque qui souhaite collaborer avec un créateur de contenu ?

Le premier conseil serait de cibler les influenceurs qu’ils démarchent, nous recevons encore malheureusement beaucoup de mails impersonnels, avec des erreurs de prénoms, ou bien des propositions pour des produits qui ne correspondent en rien à la ligne éditoriale du talent. Ce genre de démarchage nous fait perdre beaucoup de temps à tous. 

Ensuite je dirais que la marque doit avoir conscience que les talents ne sont pas un média traditionnel, ils ont leur personnalité et sont avant tout des artistes, cela signifie qu’ils ont besoin de s’approprier le produit/service, pour pouvoir créer un contenu engageant et cohérent avec leur univers. 

Je déplore qu’il faille encore faire de l’éducation auprès de certaines marques qui ne comprennent pas que les talents sont des professionnels.

Ils passent du temps à imaginer et créer leur contenu, à entretenir le lien avec leur communauté et les communications promotionnelles doivent donc légitimement être rémunérées. Tout comme un achat média classique le serait. On entend parfois un discours bien peu cohérent qui nous propose une rémunération uniquement si le contenu posté leur rapporte suffisamment de ventes ! Est-ce que votre patron ne vous paye que si vous avez suffisamment rapporté d’argent à votre entreprise ? 

Heureusement la plupart des marques ont aujourd’hui compris l’intérêt des talents et leur mode de fonctionnement ! 

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